lundi 17 août 2015

Lorraine Mondial Air Ballon 2015

Cela devient une habitude, l'association Cirrus Montgolfière s'est déplacée en nombre au LMAB 2015. Une vingtaine de membres se relaierons autour des ballons durant cette biennale.
Quatre d'entre-eux vous font part de leurs impressions sur cet évènement qui attire des pilotes du monde entier.

"Nous sommes arrivés à Chambley le samedi par un beau soleil mais avec beaucoup de vent. Pas de vol ce soir-là. Le vent à cesser totalement mais à 22 heures trop tard pour mettre une montgolfière en l'air.
Tout le monde était confiant pour le vol du dimanche matin, mais attention un revirement météorologique et tout peut être remis en cause.
Une petite nuit de sommeil au camping de CHAMBLEY AIR BASE (situé à quelques pas du site de décollage) petite nuit car à 5 heures pétante la sono du site réveille tout le monde au son d'une vielle chanson anglaise.
Sorti de la tente une grande activité régnait déjà. On sentait de l’excitation tout le monde avait hâte de se rendre au briefing pilote et d'entendre des bonnes nouvelles à propos du vol du matin.
Le ciel était clair et pas de vent l'optimisme était de mise.
C'est sous les applaudissements, synonymes de bonnes nouvelles, que le briefing se termine.
A l'ouverture du terrain de décollage les voitures avec leur remorques  klaxonnaient, actionnaient des cornes de brume ou diffusaient de la musique l'ambiance était à son maximum  et il n'était que 6 heures du matin.
Les montgolfières se sont placées les unes à côté des autres car ce dimanche matin il s'agissait de battre un RECORD DU MONDE, celui du plus grand nombre de montgolfières au décollage.

Une fois gonflées on pouvait voir deux lignes de bulles multicolores sur plusieurs kilomètres : QUEL SPECTACLE .....  
Le top décollage a été donné quelques minutes plus tard. Et cette fois, c'est le ciel qui c'est couvert de centaines de couleurs et de formes différente .
Nous étions ce matin-là plus de 433 montgolfières à décoller."
Christophe


"Vendredi 24 juillet 2015.
L’équipe Cirrus est fin prête dès le début de l’après-midi, installée dans la campagne lorraine.

Le grand rassemblement biennal de montgolfières frappe les trois coups ce soir dans le grand théâtre chambleysien.
Imaginez un peu le spectacle : une scène de 2400 mètres de long plantée dans un décor naturel bucolique, agrémenté d’énormes bulles multicolores ; plusieurs milliers d’interprètes ; le tout accompagné par un orchestre de plusieurs centaines d’instruments à vent pour chauffer l’atmosphère.
Une pièce de théâtre ? Un opéra ? Une chorégraphie ? Tout à la fois : un spectacle total où vient s’immiscer, en guest-star, le roi Eole qui improvise à chaque représentation et n’en fait qu’à sa tête !

La performance, plus qu’un show finalement, est censée se jouer deux fois par jour : tôt le matin, et tard le soir.
Avant l’entrée en scène, toute la troupe se rassemble dans un immense hangar pour se mettre en condition. Sur une longue estrade, le metteur en scène et ses assistants donnent les dernières informations sur l’état mental de la guest-star, autant qu’ils ont pu en déchiffrer le  comportement. A chaque acteur d’extrapoler et d’ajuster son jeu en fonction de ses collègues.
 A 18h ce vendredi, le premier briefing du Mondial Air Ballon 2015 s’ouvre devant la grande foule des pilotes et de leurs équipages. La joie des retrouvailles, la fébrilité de s’élancer, font ressembler le grand hangar à une cours de récréation un jour de rentrée scolaire. Tee-shirts d’équipes internationales, casquettes chargées de pin’s, combinaisons colorées, tous les looks d’aérostiers sont présents.
Des vétérans aux plus jeunes, tous les yeux brillent et les discussions vont bon train… Le grand ordonnateur, Philippe Buron Pilâtre, accueille les participants et passe la parole à l’équipe responsable des décollages : le Directeur des vols et Monsieur météo. Ce soir, le roi Eole est un peu énervé, et il n’y aura pas de vol. L’annonce est faite que demain samedi il ne sera pas de meilleure humeur, et qu’il a décidé de faire la fête avec Thétys, la mère des nuages qui pense laisser ses petits jouer librement. Chacun rejoint ses pénates, chez l’habitant, au camping, à l’hôtel…

L’équipe Cirrus retourne à son quartier général de Chambley, chez Jacqueline qui nous accueille depuis de nombreuses années. Le traditionnel apéro nous remonte le moral. Au diable Eole et sa copine Thétys ! 
Le lendemain samedi sera une longue errance sur la base et les environs, agrémentée, comme tous les jours qui suivront, par les déjeuners et dîners maison mitonnés par Claire et ses marmitons Laurine et Cyril. De ce côté-là, pas de problème, nous sommes chouchoutés en permanence. Pas de conflits parmi les dieux de la cuisine ! Précisons quand même que Bacchus préside en permanence à la fourniture des breuvages divers et variés précédant, accompagnant et terminant les agapes.


Dimanche 26 juillet. 
Eole et Thétys, épuisés par leurs frasques de la veille, nous laissent le champ libre.
A 6h, après un rapide briefing, les portes sont grandes ouvertes pour entrer en scène. La horde de 4x4 tirant leur remorque pénètre sur le terrain, calmement, sur deux lignes, et vont s’installer docilement aux emplacements qui leur sont attribués.

Ce sera une matinée éblouissante. Le ciel est bleu, le vent léger. Ce premier envol est organisé pour tenter de battre le record du monde de décollage en ligne. Toutes les montgolfières gonflées doivent s’aligner sur trois rangs, les unes contre les autres, et décoller simultanément lorsque le signal sera donné. La préparation est grandiose. Les enveloppes sont déployées sur le sol, arrimées à la nacelle, elle-même accrochée solidement au véhicule de récupération, par sécurité. L’aérodrome est couvert de grandes taches multicolores qui s’arrondissent et se galbent progressivement. Le concert des ventilateurs est étourdissant.
Les équipages, petites fourmis au pied des enveloppes qui prennent forme, se démènent en tous sens. Il faut étaler la toile, tenir son ouverture ouverte pour laisser entrer l’air pulsé, fermer la soupape, tirer sur la corde pour que l’enveloppe garde sa direction. Les pilotes préparent leurs instruments de vol et vérifient le bon fonctionnement de leur matériel. Les bulles déjà bien gonflées sont encore allongées sur le sol.
La deuxième partie du concert peut alors démarrer. Les ventilateurs sont arrêtés et les brûleurs prennent le relais pour chauffer l’air qui va permettre à l’enveloppe de se mettre à la verticale.
Les jets de feu, maitrisés par le pilote, finissent de gonfler la bulle qui est prête à s’envoler. Les équipiers retiennent de tout leur poids la nacelle dans laquelle les pilotes ont fait monter leurs passagers.
 La perspective de plusieurs centaines de montgolfières est impressionnante : de tous côtés, de gigantesques bulles multicolores décorées, et quelques formes étonnantes : un château, une bouteille, un lion, une coccinelle, un poisson… La grande scène qui, au départ paraissait si désordonnée, avec ce grand déballage informe, est maintenant devenue une suite de lignes infinies de montgolfières se balançant au souffle du vent léger. Une forêt qui domine maintenant les équipages et les fait paraître bien petits !

Un hélicoptère passe et repasse au-dessus des alignements, pour compter et officialiser le nombre de ballons. Le signal est enfin donné. Les montgolfières s’élèvent doucement et couvrent le ciel. En maitrisant leur altitude, les pilotes vont s’égayer dans une direction générale, mais en se dispersant. Toujours couvert de ballons, le ciel semble s’alléger et retrouver ses aises progressivement.
Sur la piste, c’est le branle-bas de combat des équipiers qui vont suivre leur ballon et le récupérer lors de son atterrissage.
Les routes sont vites envahies par de longues colonnes de récupérateurs.
Et des spectateurs. Parce qu’il y a du monde dans la région pour assister au spectacle, des Lorrains bien sûr, mais aussi d’autres départements et de l’étranger. Cette campagne si tranquille en temps normal devient en quelques heures un énorme bouchon qui engorge les petites routes et les chemins.
En plus de cette mise en scène irréprochable, les pilotes ont volé dans de bonnes conditions pendant 1h30. De retour sur l’aérodrome, nous apprenons que le record (détenu par Chambley depuis plusieurs rassemblements), non encore officiel, est battu : 433 montgolfières ont décollé simultanément ! Il sera confirmé dans la soirée.

Ce soir même, Eole et Thétys se sont réveillés, il n’est pas possible de voler. Et leur connivence va même nous clouer au sol le lundi 27 et le mardi 28.




Nous en profiterons pour aller visiter Nancy, capitale de la bergamotte et des macarons. La Place Stanislas, le Parc de la Pépinière, le quartier Saint Epvre, la brasserie Excelsior au style Art Nouveau nous font oublier pendant quelques heures la météo si peu accommodante.

Au cours des éditions précédentes, nous n’avions jamais été confrontés à des conditions météo aussi mauvaises. Après le record du plus grand nombre de montgolfières au décollage, nous risquons de décrocher également le record du plus petit nombre de vols sur dix jours !
Il faudra attendre le début de la nuit du mercredi 29 juillet, pour retrouver la magie du spectacle. Une centaine de ballons captifs, solidement ancrés au sol, sont dressés en une longue ligne au bord du tarmac. Ils illuminent la nuit de leurs couleurs magnifiées par les coups de brûleurs. Ils essaient d’harmoniser leurs longues langues de feu pour créer un ensemble clignotant. Le souffle rauque des flammes, les éclairs lumineux et la sono aux basses décoiffantes transportent les spectateurs massés au long des barrières dans une nuit magique.


Le jeudi matin voit revenir des conditions atmosphériques plus propices.

Le souffle d’Eole dirige les montgolfières vers Pagny.

Mais au soir, le maître des vents a repris du souffle. Quelques-uns arrivent à décoller, mais la plupart restent au sol. C’est pour nous l’occasion de rejoindre la maison de Jacqueline, où le plus jeune des équipiers (presque 15 ans) nous a concocté un dîner exotique : filets de dinde aux fruits secs et mousse au chocolat blanc ! On ne s’ennuie vraiment pas chez Cirrus !


Les jours suivant nous permettront de rattraper en partie notre « manque » de vols. Le vendredi nous voit atterrir dans le champ d’un agriculteur sympa qui vient nous ouvrir ses barrières pour pouvoir récupérer le ballon. Le samedi, deux vols : le matin vers Vigneulles-les-Hattonchâtel, haut lieu de vergers de mirabelliers ; le soir, au-delà de Pont-à-Mousson, très belle performance de Quentin quant à la distance et l’atterrissage à la tombée de la nuit dans des conditions peu évidentes.
La journée de clôture du dimanche a permis de voler matin et soir. Le survol des étangs de la Chaussée, dans la lumière du soleil couchant, poussés par un vent léger, nous a fait apprécier pleinement la beauté de ce joli coin de Lorraine.
Nous quittons Chambley le lundi matin. La base est vide, la grande scène désertée. Le Roi Eole est à peine éveillé, Thétys a laissé dormir ses enfants. Le soleil brille. Deux ballons flottent au loin, nostalgiques…"
JeanJaune


"CHAMBLEY,
BIENNALE de l'aérostation,
Rassemblement qui vibre avec le Record mondial revu et corrigé tous les 2 ans,
Meeting qui accueille plus de 400 décollages simultanés,
Et enfin des centaines d'habitants qui accueillent les équipages.

Respect et hommage à nos logeurs, avec pas moins de 3 maisons d'accueil cette année, complétées par le camping de Chambley pour près de 22 adhérents actifs de l'association Cirrus.

Dans le trio d'accueil, Jacqueline qui vient de faire à nouveau son vol pour atterrir dans son village natal - Pagny sur Moselle du haut de ses 83 ans. C'est la 5ème fois qu'elle met à disposition son rez de chaussée qui nous sert de quartier général à Chambley pour la restauration et le sommeil bien mérité de quelques équipiers et pilotes. Jacqueline, notre intrépide octogénaire qui a participé aux premiers vols du Concorde. Mais là, c'est une autre histoire qu'elle se plait à raconter.
Annick et Francis qui hébergent souvent trois d'entre nous ... sans oublier la délicieuse cuisine d'une main de cheffe. Francis toujours présent à la récupération de la montgolfière "Sans Interdit" matin et soir. Dix jours d'accueil non stop où se succèdent les uns et les autres dans une ambiance chaleureuse. Ces rencontres permettent des relations continues tout au long de l'année.
Cette année, Sébastien, Stéphanie, Margaux et Faustine ont repris l'accueil de Martine et Bernard proposé en 2013 à Xonville. Baptême pour les filles de Sébastien au dernier jour de la Biennale où nous sommes posés à Woël.  De la confiance et de la bienveillance sont au rendez-vous pour laisser les portes de leur maison grandes ouvertes , même la remorque de la montgolfière dispose d'un hangar comme abris !
Et puis, il y a les précédents logeurs où amitiés et relations se sont poursuivies depuis plus de 20 ans : .... Martine et Patrick de Waville, Guy et Catherine de Saint Julien lès Gorze. Ainsi, les enfants rencontrés à 5/7 ans - Cindy et Jérôme ont grandi depuis et nous transmettent les faire-parts de naissance ... l'histoire se poursuit de génération en génération.

Fin du chapitre, fermeture de la Biennale 2015 ...  Alors, pour le 10ème anniversaire du rassemblement de montgolfières en Sud Essonne en septembre 2016, nous souhaitons les inviter en Essonne pour ne plus attendre tous les 2 ans !"
Martine


Et enfin , la minute de poético-humoristique de Thierry:

"Ah! Être à Chambley...
D'abord le camping.
Un "désalignement" de tentes, en groupe, solitaires grandes ou petites.
Un mât dressé à 15 m du sol. Y flotte le drapeau à tête de mort des pirates. Dessous un  barnum surligne une longue table vide avec bancs.
Près d'une allée un joueur d'accordéon hirsute et éméché a pour public, à ses pieds,  bouteilles et canettes de bière. Il interpelle des filles de passage qui font route vers les sanitaires.
Des véhicules automobiles à moteur thermique (et à la carrosserie parfois improbable) sont échoués ça et là dans l'attente des marées du matin et du soir.
Ah...Les chiottes du camping au petit matin. Ces longues queues qui s'étirent devant des portes closes en baillant et en frottant des yeux morphéinisés et plombés par deux somptueux projecteurs halogènes qui dominent le sommaire édifice sanitaire en soulignant sans subtilité sa présence cubique et blanche.
Une porte délaissée...
-Is this one free?
Yes, but the seat is broken..."me répond un hominidé dont le gilet m'indique qu'il est pilote car c'est étiqueté voyant dessus.
Tombe bien cette fracture: j'ai pas envie de couler un bronze, d'extraire l'étron bref, de l'aqueux me vider est mon seul besoin. Mais prestement!
L'odeur est tenace dans cet endroit exigu et les frêles parois viennent nous rappeler à notre condition humaine: riches ou pauvres, mâles ou femelles nos pets font les mêmes bruits et exhalent les mêmes puanteurs matinales. La métaphore des gaz et des ventres ballonnés qui furent allongés avant de se dresser n'échappera donc pas au lecteur amateur de montgolfière. Puis sortant radieux de cette exiguïté où nous pûmes enfin nous soulager nous pourrons alertes car délestés nous envoler légers vers un briefing et un petit café.
- T'as pris le carnet de tickets?
-...Merde... oublié sous la tente!"
Thierry


Une compilation de nos dix jours de photos:
https://plus.google.com/photos/108493811326674359051/albums/6183908846651671713?banner=pwa

En attendant que nous trouvions le temps de monter les heures de vidéos enregistrées, quelques liens vers quelques vidéos de l'évènement: